- VELVING - Histoire et Généalogie d'un village au Pays de Nied

- VELVING - Histoire et Généalogie d'un village au Pays de Nied

Ferdinand CONTELLY, d’Oberdorf, prêtre réfractaire pendant la Révolution.

PRETRE.png

Arrestation d'un prêtre réfractaire

 

La famille CONTELLY s’était installée autour d’ Oberdorf après la guerre de Trente-Ans vers 1660. Jadis deux frères, Charles et Frédéric  s’étaient rendus à Château-Rouge avec Herrn  von Schmidtburg, propriétaire d’un domaine en ce lieu : ils étaient sans doute des forgerons d’armes de guerre. Von Schmidtburg amena avec lui un valet du nom de Dauendorffer, avec d’autres autrichiens  et c’est ainsi que les Contelly et les Dauendorffer furent les deux familles les plus anciennes d’Oberdorf.

 

Au XVIIIème siècle, les Contelly devinrent des fermiers riches et vécurent à  Oberdorf, Odenhofen et Tromborn : entre autre Ferdinand Contelly (né le 21/06/1705 à Oberdorf). C’était le fils de l’un des premiers Contelly recensé dans les actes paroissiaux : Charles Frédéric Contelly, qui maria vers 1695 avec Jeannette Jager. L’un des fils de Ferdinand, le cultivateur de Tromborn, Adam Contelly était boulanger à Sarrelouis d’où il épousa le 21/01/1766 Anne Barbe Redeler, fille de Claude Redeler et Anne Claudine Thomé. Le cultivateur Ferdinand Contelly quitta Tromborn en charrette à cheval pour Sarrelouis où il fut l’un des  témoins au mariage de son fils Adam.

 

Le 20 novembre 1766, l’épouse d’ Adam Contelly mis au monde son premier fils à Sarrelouis qui fut baptisé le lendemain. Il eut pour prénom celui de son grand-père de Tromborn « Ferdinand » qui fut également son parrain. Plus tard naquirent encore à Sarrelouis dix enfants de cette famille de boulanger dont six décédèrent très tôt et un après le baptême. Sur onze enfants seuls cinq survécurent. La mortalité infantile était très élevée à cette époque que ce soit « Rue du Boucher » à Sarrelouis ou dans les villages avoisinants. Pas même à la cour royale les médecins n’ont su garder en vie ces enfants.

Sarrelouis fut pendant cette période, lorsque naquit Ferdinant Contelly, une jeune ville française fortifiée  de seulement quatre-vingt-six ans, érigée par Louis XIV en 1680. Entre-temps c’est Louis XV, arrière-petit-fils du fondateur de la ville qui était devenu Roi de France. Ses maitresses : Madame de Pompadour puis, en 1769 Madame Dubarry entourèrent le Roi. Pour le bien-être de la population de Saarlouis et pour les gens dans les villages environnants, les deux dames ne doivent pas avoir beaucoup d’intérêt ni le roi d’ailleurs. Lorsque Ferdinand eut quatre ans, il y eut des festivités à Sarrelouis avec  bannières décorées, discours et salves d’artillerie. Le dauphin, le prétendant au trône se maria. Son épouse s’appelait  Marie-Antoinette.

 

Louis XV mourut en 1774 et son neveu Louis XVI devint Roi de France, Marie Antoinette devint reine.

Ferdinand Contelly avait maintenant 8 ans. Son frère Pierre en avait 6 et Augustin 5. Les enfants avaient-ils le droit de quitter la Rue de la Boucherie pour se rendre sur la place du marché et admirer les parades pour l’avènement du nouveau roi ? La mère les emmenait peut-être à l’office religieux pour un Té Deum en l’honneur du couple royal ? Le père avait sans doute une commande à honorer de cuire du pain blanc et des gâteaux pour les notables de la ville ? Ou bien Ferdinand a-t-il eu vent  des critiques dans la boulangerie familiale lors de la venue des clients ? En tout cas les parents devaient freinés ces voix lorsque les enfants étaient à proximité, mais des signes de mécontentements existaient.

Adam Contelly envoya son aîné au Collège des Augustins à Sarrelouis où il passa toute sa scolarité. Les deux plus jeunes enfants allaient également chez les Augustins.

 

Ferdinand quitta le collège des Augustins en 1787 à plus de 20 ans pour entrer au séminaire de Trèves.

Dans l’Electorat de Trèves régissait alors Klemens Wenceslaus, qui sous les  idées des Lumières se consacrait essentiellement à  la formation dans son pays comme par exemple la formation des  maîtres. Mais le séminaire des prêtres est pour lui aussi une grande préoccupation. Il  affirmait que les candidats au séminaire devaient y consacrer deux ou trois ans. Depuis 1773, il existe un règlement au sein du séminaire et nous savons que Ferdinand Contelly devait se lever tous les jours à 4 heure 30. Il avait comme tous ces collègues séminaristes des temps de prières, de disputes, d’observations, de conférences, de prêches et d’exercices de catéchisme. Il devait se coucher vers 21 heures.

L'administration de l'église de Trèves était administrée par l’évêque Nikolaus von Hontheim qui a soutenu la réforme des Lumières. Depuis 1787, Dalberg était le directeur scientifique du séminaire.

Il a essayé d’influencer et d’appliquer une réforme des Lumières modérée. Le Professeur d'Écriture sainte était Philippe Cordier.

 

Le 14 juillet 1789, la Bastille fut prise à Paris et marqua le début de la Révolution française. Comment les séminaristes de Trèves ont-ils pu apprendre cet évènement ? Occupés par leur longue journée de recueillement ils n’avaient pas accès à la lecture des journaux. Mais ils ne devaient pas attendre très longtemps de nouvelles en provenance de Paris, qui devaient également concernées le culte catholique. Le 2 novembre 1789, les biens de l’Eglise ont été déclarés bien nationaux et devaient être vendus pour remplir les caisses de l’Etat. On ne sait si Ferdinand Contelly, vingt-trois ans à cette époque, se soucia du sort de l’Abbaye de Wadgassen dans sa région.

Le 29 mai 1790, Ferdinand Contelly fut consacré prêtre à Trèves par l’évêque de Trèves Nicolas de Hontheim : le nouveau prêtre avait vingt-trois ans et demi. Sa première affectation fut Büdesheim dans  l’ Eifel où il fut vicaire pendant trois ans. Des bouleversements en France il avait maintes fois entendu parler, même si les informations ne parvinrent que tardivement dans ce village.

 

Quelle était la situation de sa famille à Sarrelouis, à Oberdorf et à Tromborn pendant cette période trouble ?

 

Dans les premiers temps il y a eu dans les villages de la région des  sanctions quant aux programmes sociaux de la Révolution, dont il a probablement entendu parler. Mais en tout cas, le développement de la  Révolution à propos  de l'Eglise, de la religion auront été les principaux sujets de discussions que Ferdinand Contelly aura eu avec ses confrères et prêtres des environs lorsqu’ils se rencontrèrent. Et une telle évolution est certainement effrayante pour un jeune prêtre. Déjà le 27 novembre 1790, les clercs qui exercent une charge publique doivent  prêter le serment d'allégeance à la Constitution. C'est une mesure de séparer l'Eglise de France à Rome. Les partisans de la Constitution civile du clergé voient dans ces prêtres qui refusent le serment, des ennemis de la révolution. Les prêtres qui refusent le serment, appelé "Prêtre Réfractaires" seront bientôt poursuivis. Le 27 mai 1792, l'Assemblée Législatives adopte à Paris, le décret des prêtres réfractaires qui doivent être condamnés à la déportation. Il s'agit de la déportation en Guyane. Les prêtres qui refusent le serment sont considérés par la loi comme suspects, chassés de leurs maisons et envoyés en prison. Les actes rituels sont interdits. A Paris les églises  furent fermées, en province les révolutionnaires se dépêchaient d’en faire autant.

 

Lorsqu’en août 1792 les troupes prussiennes prirent Verdun, place-forte qui devaient défendre Paris, l’environnement devint de plus en plus lourd en France. La masse des gens recherchaient des boucs-émissaires, des ennemis de la Révolution.

 

La période de la Terreur débuta en France le 17 septembre 1793. Ce jour-là, les députés de la Convention Nationale décident, sous la poussée des sans-culottes, des radicaux, la loi sur les suspects. Cette loi donne aux comités  nouvellement créés le pouvoir de délivrer des mandats d'arrêt contre les suspects.

On entendait par suspect : toute personne par leurs faits et gestes seraient  considérés comme des ennemis de la liberté. Le prisonnier était ensuite traduit devant un tribunal révolutionnaire. Les prêtres étaient donc considérés in facto comme des suspects, appelés « prêtres réfractaires » refusant le serment à la constitution civile du clergé ; ils seront  poursuivis par la police, dénoncé par des patriotes, jetés en prison, amenés à la guillotine ou déportés. Il arriva également que l’on leur laissait le choix entre se marier ou être guillotiner. Près de 5000 prêtres furent ainsi guillotinés ou déportés en Guyane.

Cette situation en France était connue à Trèves.

Le jeune vicaire Contelly à Budesheim, qui n’avait jusqu’alors pas encore eu vent des idées catholiques révolutionnaires, a noté maintenant que dans les écoles où il donne l’instruction religieuse le vent a tourné.

L’électeur Clemens Wenzeslaus  fuit Trèves avec sa cour en octobre 1792 pour Augsbourg, loin des dangers, puis revient un an plus tard à Coblence pour émigrer définitivement en 1794.

En mars 1794, Contelly appris le décès de son père.  Ses fonctions dans la paroisse ne l’ont pas autorisé à rentrer à la maison immédiatement. C’est seulement plus tard qu’ il prendra le chemin d’ Oberdorff. Pendant son interrogatoire, il déclarera qu'il était rentré en France pour aider sa mère et sa sœur.

 

A Trèves, beaucoup de choses ont changé en peu de temps depuis son séminaire : que l’électeur de Trèves avait fui la ville était une évidence et ainsi plus de calèches élégantes dans les rues, plus de laquais qui conduisaient les riches et élégantes dames. Mais le jeune prêtre natif de Sarrelouis, remarque que la plupart des passants s’entretiennent en français : des hommes en jabots de dentelle, qui ne semblent plus correspondre  aux vêtements modestes et des dames à qui l’on reconnait qu’elles ont dû connaitre des jours meilleurs. Ce sont des émigrés français qui avaient fui la révolution pour se rendre à Trèves.  Beaucoup se demandent déjà quand la révolution serait aux portes de Trèves.

Ferdinant  Contelly est-il conscient du danger qu’il encoure lorsqu’il se déplace avec la poste aux chevaux pour se rendre dans sa région ? Lors de son passage le long des villages sur la Sarre il ne se rend pas compte des changements intervenus. Dans certains villages des arbres de la liberté ont été plantés, ici et là des soldats de l’armée révolutionnaire sont en faction et lorsque survint le temps de la prière de l’Angélus lui survint un silence inhabituel : force est de constater que les cloches des églises ne sonnent plus la prière de l’Angélus.

La période pendant laquelle le jeune prêtre se rend à Oberdorf où vit maintenant sa famille, est connue. D’après son protocole d’interrogatoire du 13 décembre 1796, il est de retour en France en « messidor an III » c’est-à-dire entre le 19 juin et le 18 juillet 1795. Dans les archives paroissiales de Budesheim dans l’Eifel où il fut vicaire, plus aucun acte n’est signé de sa main après juillet 1795.

Ainsi entre son retour à Oberdorf et son arrestation le 31 mars 1796 il s’écoula huit à neuf mois. Pendant cette période il n’existe aucun acte écrit. Seule la tradition orale en atteste. Sa famille habitait maintenant dans l’ancienne maison des Contelly à Oberdorf.

 

Au premier étage de cette ancienne ferme des Contelly il existait une pièce utilisée comme grenier à grain. Ici la récolte était séparée de l’ivraie après le battage puis le grain était séché avant d’être vendu. Cette pièce est restée ancrer dans la mémoire familiale. C’est aussi dans cette pièce que Contelly célébra la messe tous les jours. Il y accrocha une grande croix au-dessus des sacs de grain qui restaient là à sécher et y fit monter une table avec une nappe brodée. Jusqu’après la Révolution on laissa cette croix au-dessus de la table, génération après génération, comme pour se souvenir  que cette « chambre à grain » servît jadis à la consécration de la messe et à la dignité religieuse. Dans toutes les histoires ultérieures  à propos de Ferdinand Contelly cette croix été mentionnée comme celle de la grande pièce où séchait le grain. Il va s’en dire que personne ne mentionna  les villages dans lesquels Contelly célébra la messe, où il baptisa ou bien célébra des funérailles et des mariages. Quels étaient les gens qui l’on aidé dans cette tâche alors que le culte fut interdit ? Des aides il dût en avoir car sans aide et sans initié cette entreprise n’aurait pu être possible. Dans quelle tenue vestimentaire était-il habillé lors de ces déplacements ? Certainement pas en soutane. Se déplaçait-il à pied ou bien se faisait-il transporté par des cultivateurs dans les diverses localités de la région de Bouzonville et Creutzwald ou il exerçait le culte, comme il le reconnaitra plus tard devant le tribunal ?

Il est étonnant que dans la tradition orale aucune autre information sur sa vie à Oberdorf ne filtra : sa mère et sa sœur racontèrent qu’il ne sortit jamais de chez lui pour s’y cacher. L’on apprit à la suite de son procès que ces allégations n’étaient pas fondées, mais on suppose que l’on resta très discret sur ces pratiques religieuses. Que les messes étaient célébrées dans la maison familiale est un fait avéré par les paroissiens et les croyants mais aussi par la suite par les habitants.

Lorsque Contelly célébra la messe au premier étage de la ferme, les croyants s’agenouillaient en dessus de la fenêtre de la ferme. Le prêtre s’y montra alors pour l’offertoire.  Il manqua sans doute de place dans le grenier pour recevoir  tous les paroissiens.

 

Nous savons aussi que les paroissiens de Château Rouge s’y rendaient fréquemment avant que les révolutionnaires et les dénonciateurs ne s’y rendent. Il est probable que l’architecture de la ferme est évoluée au fil du temps et devant cette fenêtre il y avait un mur afin que les paroissiens ne soit pas au vu et au su de tous. A moins qu’à Oberdorf la confiance était de mise entre voisins. La peur devait exister mais la croyance en Dieu était plus forte.

 

Mais ce qui devait arriver arriva : Contelly fut dénoncé. Pas par sa famille certes ou par un villageois sinon cette version aurait été colportée dans tout le village. Mais sans doute par un étranger, membre d’un village aux alentours dans lequel Contelly se rendait souvent pour y célébrer le culte. Il fut arrêté le 31 mars 1796 à 29 ans à Oberdorf et  emprisonné à Metz. La tradition orale relata également ce fait :

« Ceux qui l'ont emmené, étaient assis sur des chevaux et  Contelly devait marcher à pied, jusqu'à Metz »

Après 200 ans la tradition orale relata encore  : « Contelly devait être exécuté par la guillotine mais il eut de la chance car Robespierre avait été exécuté auparavant et ainsi Contelly ne fut plus envoyé à la guillotine ».

 

Il est difficilement envisageable qu’au XXIème siècle, siècle de l’information et d’internet, l’on puisse penser que de telles histoires racontées de génération en génération puisse se transmettre ainsi  jusqu’à nous et être d’une telle vérité.

 

L’on raconta encore à Bérus au milieu du XXème siècle, que secrètement, quand un prêtre réfractaire était dans le village, la messe était célébrée dans une petite carrière en-dessous de l'église. D’autres racontèrent encore que lorsqu’ un prêtre était dans le village pendant cette période révolutionnaire et qu’il voulait célébrer le culte dans un lieu secret, une femme se promena avec des sabots remplis de terre à travers la rue puis s’arrêta pour les nettoyer avec grand fracas. C’était ainsi que l’on annonça aux paroissiens la venue  d’un prêtre sans éveiller les soupçons.

 

On retrouve des documents écrits sur Contelly à partir du 31 mars 1796. Dans la « Bibliographie analytique de l’histoire de Metz pendant la Révolution 1789-1800 » de René Paquet, on retrouve une liste détaillée des prisonniers non encore condamnés ou jugés dans le département de la Moselle. Dans cette liste on lit : « Ferdinand Contelly, prêtre de 30 ans, Sarrelibre, arrêté le 11 germinal an IV, prévenu de fanatisme ; arrêté par ordre du Commissaire du Directoire Exécutif près le Département de la Moselle ».

 

Pendant la révolution, en tout cas à Metz, la plupart  des personnes arrêtées ne faisaient pas tous l’objet d’un emprisonnement et d’une condamnation systématique  à l’échafaud. : par rapport à Paris où l’on traîna 1100 prisonniers hors des geôles pour les faire guillotiner. Mais cela nous montre aussi que le chiffre des prisonniers était si important que la justice ne parvint pas à organiser des procès. Ainsi Contelly était depuis l’élaboration de cette liste de détenus non jugés, emprisonné depuis 4 mois sans jugement.

 

Autre document du 4 novembre 1796 où le jeune prêtre est depuis 6 mois emprisonné sans être entendu. Le 4 novembre il se signala aux autorités par une lettre au conseil municipal de Metz et demanda à travers une pétition que l’on devait contribuer à retrouver ses droits

Ainsi on retrouve trace dans « la Bibliographie analytique de l’histoire de Metz pendant la Révolution »  à la page 716, : « Ferdinand Contellée (ainsi signait-il sa lettre) prêtre ayant refusé de prêter serment, arrêté par dénonciation, non justifiée (comme il le prétend), écrit la lettre suivante au commissaire du Directoire exécutif auprès de l’administration centrale du Département :

…. Le 14 brumaire an V (4 novembre 1796) de la République Française une et indivisible…Ferdinand Contellée stipule dans une lettre (ainsi signait-il sa lettre mais dans les premières lignes il orthographie « Contellés », qu’il aurait été arrêté sur demande du Directoire, à tort ou à cause d'une dénonciation qui ne repose sur aucun fondement et qu’il aurait été incarcéré sans être  interrogé depuis le 11 germinal dernier sans connaître la raison d'une si longue peine d'emprisonnement;  il a envoyé une demande  au tribunal de ce département avec éléments de preuve, par lequel il prouve qu'il ne peut donc pas être considéré comme prêtre ayant refusé de prêter serment et qu'il a obéit aux lois de la République. Depuis que le Tribunal a vu qu'il n'y a pas de loi qui pourrait le garder en prison et qu’il a envoyé les documents de preuve à l'administration municipale, il va de soi que cela doit contribuer à lui rendre justice. Le Commissaire du Directoire Executif l’informe de la décision du conseil municipal dès sa décision connue.

 

Cinq semaines plus tard le 13 décembre 1796, Contelly sera entendu. Depuis son arrestation le 31 mars 1796, il s’est écoulé huit semaines et demi.

Sur les conditions dans la prison messine on sait simplement que femmes et hommes s’y trouvaient enfermés quel que soit leur condition sociales, on y trouve avec Contelly  27 personnes dont 26 pour des raisons politiques : des prêtres, un meunier, un soldat, un commerçant et son épouse, un jardinier, une couturière, un maçon avec ses deux filles de 24 et 25 ans, un postier et une femme qui avait assassiné son mari. Ainsi les prisonniers politiques furent-ils emprisonnés avec des criminels de tous genres. Les raisons pour lesquelles ses personnes furent arrêtées sont les suivantes :

21 le furent pour des raisons d’émigration, une personne sans raison particulière, deux prêtres déportés (déportés rentrés de déportation) qui furent à nouveau arrêtés, chez deux prêtres la raisons fut la rétractation de serment et chez un autre se fut le fanatisme . Ce prêtre était Contelly.

 

On retrouve Contelly dans une liste des émigrés, déportés et condamnés pour cause révolutionnaire du département de la Moselle Metz 1925-1932 (A. Gain)

Ferdinand Contelly fut libéré en Octobre 1797. André Gain écrit dans sa liste : "...S’il fut remis en liberté, il est vraisemblable qu’il alla de nouveau se cacher en Sarre…"  Le 28 novembre 1797 soit un mois après sa libération il signa un acte de baptème dans la archives paroissiales de Losheim Saar. En signant Ferdinand Contellé vicarius. Depuis le 15 février 1799 il signa bon nombre d’acte paroissiaux à Losheim en tant qu’administrateur de la Paroisse. En 1803 Contelly fut muté à Zetting en tant que curé et depuis le Concordat entre Napoléon et le Pape en 1801 qui règlemente la liberté des cultes : il n’a plus besoin de se cacher. A maintenant 37 ans, Il n’a donc plus besoin  de célébrer secrètement des messes comme  sept auparavant dans le grenier d’Oberdorf. Son état de santé a du se détériorer subitement à cause sans doute de ses mois de détentions passés dans la prison de Metz et il meurt le 27 janvier 1810 à l’âge de 44 ans, à quatre heure du soir au presbytère. Son plus jeune frère était auprès de lui. Il fut enterré au cimetière de Zetting sous un énorme châtaigner.

 

tombe 1.jpg

 

La tombe est recouverte d’une pierre plate sur laquelle on lit en pierres blanches incrustées

« RD CONTELLE »

 

 

Sur des informations à propos  de l’Eglise de Zetting des années quatre-vingt, on énumère également la liste des prêtres ayant officiés dans cette  paroisse et on lit à propos de Contelly "…Arrêté comme prêtre réfractaire, il était détenu depuis le 31 mars 1796…" mais également "… la tombe existe toujours et elle est toujours entretenue..."

A côté de celle-ci on trouve une autre tombe celle de Bartholomée Barth autre curé de Zetting.

 

tombes.png

 

 



15/05/2020
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres